Editorials

Ranmase : La fleur et l’épine


Les démocrates et les progressistes ont présenté des analyses profondes, réfléchies et responsables d’une situation qui risque de devenir explosive si la bande à Martelly persiste dans la voie actuelle. Ils ne sont pas tombés dans les provocations des réactionnaires endurcis et ont affiché leur disponibilité et leur désir d’un dialogue franc. Malgré les pierres d’achoppement semés sur leur chemin par les bandits légaux et leurs partisans. Les démocrates ont gardé leur sang-froid. Les épines étaient grosses et voulaient parfois cacher la rose. Dans un pays où les idées rétrogrades et réactionnaires circulent 20 heures sur 24 dans les media, il a fallu de l’abnégation pour encore partager, sous prétexte de démocratie, quelques heures d’une pensée alternative avec Fos fè nwa yo. Sa rèd !

Quand les représentants des bandits légaux s’exprimaient, c’était carrément décourageant et déprimant. Notre amour-propre a été piqué d’entendre des gens se réclamer, sans gêne et sans état d’âme, du fascisme duvaliérien, ce monstre qui a massacré plus de 50.000 Haïtiens. Par moments, cette présence était carrément insultante pour la mémoire de toutes ces familles qui ont connu les prisons de Fort Dimanche ou qui ont eu des parents tués par les tontons macoutes. Quel lourd prix à payer pour une station de radio afin qu’elle puisse faire passer quelques heures de parole démocratique ? C’est vrai qu’Haïti soit un carrefour de cultures et de mentalités, mais de grâce, qu’on ne tue pas nos morts une seconde fois avec cette pensée des cimetières qu’est le duvaliérisme. Non, mille fois non, le fascisme doit être banni. Les criminels ne peuvent pas être tolérés sous prétexte de démocratie. C’est de la folie ! Le modèle américain qui nous est présenté comme alternative ne convient pas. On est loin d’une démocratie dans ce pays où les forces d’argent constituent une oligarchie qui corrompt toute la vie en achetant les consciences, les élections, les politiciens, les parlementaires, les juges, etc.   Au moins, dans ce pays-là, on arrive à corrompre les consciences car les gens ont plus ou moins de quoi manger et se vêtir. Mais chez nous, la propagande ne saurait arriver à corrompre le peuple pour qu’il vote contre ses intérêts. Sak vid pa kanpe.   La propagande ne pourra jamais faire admettre à quelqu’un qui a faim que son ventre est plein. via Ranmase

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